Le RAPSIM tient à souligner la sortie du rapport « Violence faite aux femmes de la part de partenaires intimes et itinérance : mieux comprendre pour intervenir de façon concertée », dirigé par Catherine Flynn et Marie-Marthe Cousineau. Un rapport nécessaire pour mieux documenter l’itinérance des femmes et développer des politiques et des pratiques qui permettent de la prévenir et d’accompagner adéquatement toutes celles qui vivent ces situations.
Cette étude qualitative basée sur 46 entrevues de type récits de vie, menées dans 8 régions du Québec, permet de dresser un portrait plus juste des enjeux rencontrés par les femmes qui connaissent des situations d’itinérance et des relations de violence vécues.
Réalisé en concertation, il est le fruit de recherches, analyses et réflexions menées par des chercheures, co-chercheures, partenaires issus du milieu communautaire, étudiantes-chercheures et expertes de vécu.
Cette étude retrace l’incidence des relations de violence sur l’itinérance des femmes. Elle permet aussi de constater que les violences institutionnelles se perpétuent, empêchant ainsi de mettre en place des actions préventives nécessaires. Le rapport met de l’avant des recommandations (élaborées avec des partenaires communautaires qui agissent auprès des femmes violentées et des femmes en situation d’itinérance), qui préconisent notamment la mise en place de politiques et de pratiques reconnaissant les différentes formes de violence dans les parcours de vie des femmes, que ces politiques et pratiques reposent sur une analyse différenciée selon les sexes dans une perspective intersectionnelle (ADS+) et misant sur des approches informées par le trauma, ainsi que de financer adéquatement les ressources d’aide pour permettre la mise en place de services adaptés.
Ces constats soulèvent différentes réflexions sur la justesse du concept de rupture sociale pour définir l’itinérance, telle que vécue par les femmes ayant participé à cette étude, alors qu’il s’agit d’un élément central de la définition mise de l’avant dans la Politique nationale de lutte à l’itinérance.
Ce rapport doit trouver écho auprès de toutes les instances qui ont un pouvoir pour faire avancer les choses et permettre la mise en place de politiques et de pratiques permettant de mettre fin à la violence institutionnelle dont sont victimes les femmes et au déni des droits.