Tant qu’à faire… C’est ce leitmotiv qui nous mène à cette section de la revue. Tant qu’à faire une revue, faisons discuter des acteurs du milieu ensemble ! Tant qu’à faire discuter des acteurs du milieu, faisons un balado ! Tant qu’à faire…
Dans les prochaines pages, vous trouverez 3 articles qui présentent un résumé de 3 épisodes d’un balado que nous avons réalisé sur l’itinérance à Montréal. Le code QR que vous trouvez sur cette page vous permet d’accéder au visionnement ou à l’écoute des épisodes du balado Dans votre cour depuis 50 ans. Nous vous encourageons chaudement à visionner ou à écouter le balado afin d’accéder aux discussions complètes, de capter l’essence, l’énergie et les nuances que nous partagent les intervenant·es.
Les 3 articles suivants discutent d’itinérance selon différents points de vue situés: l’itinérance des jeunes, l’itinérance des femmes et l’approche de réduction des méfaits. Mais ces trois points de vue, loin d’être cloisonnés, s’entrecoupent et nous donnent accès à une meilleure compréhension des rôles des organismes communautaires et des dynamiques complexes de l’itinérance. Vous pourrez découvrir différentes facettes de l’itinérance et la grande diversité des organismes en itinérance qui évoluent selon les réalités et les besoins de leur communauté tout en partageant des valeurs communes.

(Épisode 1) Ni passagère ni marginale: Pour une reconnaissance de l’itinérance jeunesse
Dans une discussion animée par Jade Bourdages, Johanne Cooper (Maison Tangente), Geneviève Hétu (Passages), Marie-Noëlle L’Espérance (Dans la rue) et Robert Paris (PACT de rue) discutent de l’itinérance jeunesse (12-30) un phénomène encore trop peu reconnu au Québec. Comme le définit Dans la rue «Les causes et les réalités de l’itinérance jeunesse nécessitent des solutions adaptées: certains jeunes vivent une instabilité de logement et une situation précaire en termes de santé mentale et de toxicomanie. Ils ont peu d’expérience de la vie autonome, manquent d’éducation et ont peu d’accès au marché du travail.» Alors qu’elle est souvent vécue de façon cachée, l’itinérance jeunesse cache à son tour des réalités complexes ainsi que des enjeux et manquements sociaux que nous tentons tant bien que mal de ne pas voir. Revenons sur quelques échanges marquants entre acteurs du terrain pour mettre en lumière les enjeux, les évolutions, les défis persistants liés à l’itinérance des jeunes ainsi que sur l’action communautaire autonome.

(Épisode 2) Réduction des méfaits: entre avancées et résistances politiques
Lors d’une discussion animée par Colin Boudrias, Alexandre Berthelot (Cactus Montréal), Martin Pagé (Dopamine), Alexandra Pontbriand (Spectre de rue) et Andréane Desilets (Maison Benoît-Labre) ont partagé leurs expériences sur l’origine, les défis et l’impact des initiatives suivant l’approche de la réduction des méfaits à Montréal. Ces 4 ressources offrent des salles de consommation supervisée (SCS) parmi un éventail d’autres actions dans une approche de réduction de méfaits. Elles s’adressent particulièrement aux personnes en situation d’itinérance qui consomment des substances psychoactives, mais l’approche de la réduction des méfaits s’adresse et s’applique à tout le monde ! Les SCS sont particulièrement importantes pour les personnes en situation d’itinérance qui consomment parce que ces dernières font face à des enjeux de sécurité et salubrité quant aux lieux disponibles pour préparer et consommer leurs substances.
Ces échanges dévoilent l’histoire militante de ces organismes et la nécessité d’une approche communautaire, pragmatique et humaniste pour agir en itinérance dans le respect des droits humains.

Les femmes en situation d’itinérance font face à des réalités particulières qui nécessitent des ressources adaptées, sécuritaires et non mixtes. Dans une discussion animée par Judith Lussier, Mélanie Hubert (Les Maisons de l’Ancre), Mélanie Walsh (Auberge Madeleine), Sally Richmond (Logifem) et Sara Isabel Gomez Garcia (Maison Marguerite) discutent de l’évolution des ressources d’hébergements pour femmes en situation d’itinérance à Montréal. Elles nous ouvrent la porte pour une meilleure compréhension des réalités des hébergements à Montréal tout en mettant en valeur l’importance du lien et de la dignité pour accompagner les femmes dans leur parcours. Malgré leurs particularités, ces 4 ressources poursuivent leur mission respective en partageant des valeurs qui sont au cœur de leur action: offrir de la dignité, de la sécurité, de l’écoute, du temps et de la reconnaissance du besoin d’un continuum d’actions différentes pour agir en itinérance.