Montréal, 1 avril –
Le Collectif pour un Québec sans pauvreté a invité les groupes communautaires du Québec à réagir au budget de la CAQ. Étant bien au fait des impacts et des coûts de la pauvreté, le RAPSIM, fort de ses 112 membres, joint sa voix aux dizaines de groupes qui prennent la parole aujourd’hui.
Encore une fois ce budget laisse les personnes les plus pauvres pour compte. Pendant la crise, les personnes en situation de pauvreté n’ont reçu aucune aide supplémentaire et cette indifférence se poursuit avec le Budget Girard déposé jeudi dernier. Ce budget, malheureusement sans surprise, présente aucune mesure digne de mention pour les personnes en situation de pauvreté.
On est le premier avril, mais ce n’est pas un poisson d’avril : au Québec, 1 personne sur 10 ne répond pas à ses besoins de base. Lorsqu’il est question des personnes seules, les données sont encore plus alarmantes, c’est 1 personne sur 5 qui ne répond pas à ses besoins de base.
On est le premier avril, mais ce n’est malheureusement pas un poisson d’Avril : actuellement, les prestations de base de l’aide sociale sont de 708$ par mois. À Montréal, le loyer moyen d’un studio est de 935$ par mois et celui d’une chambre en maison de chambre est plus de 450$ par mois. Pas besoin de faire un dessin, les 708 $ de prestations de base, c’est un montant bien insuffisant pour payer un logement et répondre à ses besoins de base.
Au Québec, la Mesure du panier de consommation (MPC) est considérée comme le seuil de la pauvreté. Cette mesure indique le revenu nécessaire pour couvrir les besoins de base, le strict minimum. La MPC comprend : L’alimentation, le logement, l’habillement, le transport et les autres nécessités. À Montréal, pour une personne seule la MPC pour 2021 serait de 20 767$ soit un peu plus de 1730$ par mois. On est bien loin de ça avec le montant des prestations.
Dans le plan d’action pour l’inclusion économique et la participation sociale, le gouvernement s’engage à ce que le montant de base donné aux personnes prestataires de l’aide sociale soit de 55,1% de la MPC. Si déjà, il est honteux que notre gouvernement considère acceptable que les personnes soient en mesure de répondre qu’à la moitié de leur besoin de BASE, actuellement les prestations n’atteignent même pas cet objectif. Le manque à gagner pour se rendre à ce 55% pour les prestations de base est de 83 $ par mois. Ce qui est significatif quand chaque dollar compte.
La Politique nationale de lutte à l’itinérance le souligne : «Si l’itinérance n’est pas seulement un problème de pauvreté, elle est toujours un problème de pauvreté ». C’est essentiel de s’attaquer directement aux sources de la pauvreté. Le budget actuel est honteux en cette matière. Le gouvernement doit agir et augmenter les prestations de l’aide sociale sans tarder. L’aide sociale doit permettre à tous les prestataires de couvrir leurs besoins de base. Cela doit être considéré comme un point de départ et rien de moins.
Les démonstrations ne sont plus à faire, la pauvreté a des impacts sur la stabilité résidentielle, sur la santé mentale et physique, sur la mobilité, sur l’accès à l’éducation, etc. Elle affecte de façon disproportionnée les femmes, les personnes autochtones, les personnes racisées, les personnes immigrantes, les personnes seules. Dans une société riche comme la nôtre, il est inacceptable de garder les gens dans la pauvreté. La lutte à la pauvreté est à la fois essentielle pour prévenir des situations d’itinérance et pour permettre d’en sortir durablement.
L’indifférence envers la pauvreté a assez duré, le gouvernement doit augmenter les prestations de l’aide sociale maintenant !