Réaction du RAPSIM à la plus récente mise à jour budgétaire 2023

La prévention de l’itinérance absente de la mise à jour économique de la CAQ

Le RAPSIM souligne sa déception face aux annonces sur l’itinérance dans la plus récente mise à jour budgétaire du gouvernement de la CAQ. Sans mesure profonde de prévention tant en matière de logement, de lutte à la pauvreté, de santé et d’éducation, ce seront les personnes les plus vulnérables qui feront les frais de l’inflation et de la crise économique annoncée.

Nous retrouvons dans la mise à jour 15,5 M$ pour l’hébergement d’urgence dans l’ensemble du Québec, dont 9,7 M$ à Montréal déjà annoncé vendredi dernier. Bien que ce montant soit récurrent, il ne sera pas suffisant pour agir sur la crise qui ne fait que s’accentuer: à Montréal, les besoins se chiffrent à 40 millions simplement pour maintenir l’offre de réponses qui est insuffisante. Alors que le gouvernement mise une fois de plus sur des solutions de type «plaster» sur une plaie ouverte, de plus en plus de personnes ont recours aux organismes communautaires autonomes en santé et en services sociaux qui restent sous-financés. 

Il est désolant que la seule mesure prévue pour la prévention de l’itinérance soit du financement octroyé au réseau correctionnel québécois alors qu’on devrait travailler en amont du placement et du parcours judiciaire pour agir. Au quotidien, des centaines d’organismes travaillent à éviter que des personnes vivent une situation d’itinérance. Reconnaître leur travail essentiel fait aussi partie de mesures de prévention espérées.

Au niveau du logement, nous appuyons le FRAPRU qui aurait voulu voir annoncé du financement pour un programme entièrement dédié au logement social et communautaire. Pour l’instant, ce sont une centaine d’unités de logement par année pour l’ensemble du Québec qui seront réservées aux personnes en situation d’itinérance via le Programme Habitation abordable Québec (PHAQ). Outre le fait que le PHAQ ne soit pas adapté aux organismes en itinérance et que le nombre d’unités soit dérisoire, nous déplorons l’absence de financement attaché à la construction pour de l’accompagnement individuel et le soutien communautaire souvent essentiel pour permettre le maintien en logement.

Comme nous l’avons souligné lors de notre sortie commune du vendredi 3 novembre dernier avec le FRAPRU et le Collectif pour un Québec sans pauvreté, nos attentes étaient élevées de voir dans cette mise à jour des mesures structurantes, concertées et engagées. Nous avons besoin de plus que de l’hébergement d’urgence. Nous avons besoin que les différents ministères prennent leurs responsabilités et s’engagent dans la prévention de l’itinérance. Les solutions sont multiples et tous ont un rôle à jouer.

Il n’est pas trop tard pour agir à la hauteur des crises: un 4e plan de lutte à la pauvreté est en chantier et un Plan sur l’habitation sortira d’ici la fin décembre. Face au contexte économique et social qui s’empire, nous attendons à des investissements conséquents en matière de prévention de l’itinérance dans le prochain budget.