Réaction du RAPSIM concernant le Rapport des échanges du comité ad hoc sur les enjeux et besoins des personnes qui n’accèdent pas à l’hébergement / au logement

Aujourd’hui, la Ville partage le rapport qui résulte de plusieurs mois de discussions d’un comité Ad Hoc sur les enjeux et besoins des personnes qui n’accèdent pas à l’hébergement et au logement. À travers un rapport qui fait l’état de la situation et qui émet plusieurs recommandations importantes, une piste d’action incontournable est pourtant absente : un moratoire sur les démantèlements des campements et abris de fortune, tant et aussi longtemps que des alternatives adaptées et en nombre suffisant ne seront pas déployées. Pire encore, la piste de solution #14 sous-tend clairement une poursuite des démantèlements systématiques. Pour le RAPSIM, il est clair que cet éléphant dans la pièce est le fruit d’un positionnement politique et non pas d’une réflexion pragmatique basée sur des faits et sur les réalités des personnes premières concernées et cela est déplorable. 

Pourtant dans le rapport tous les éléments sont présents pour mettre la table à un moratoire sur les démantèlements. On reconnaît les dénis de droits que vivent les personnes qui subissent des démantèlements, on nomme les impacts sur la santé, la sécurité et la vie des personnes des déplacements forcés. On rapporte que la défenseure fédérale du logement demande aux villes de cesser de démanteler les campements. On mentionne les effets néfastes des démantèlements sur la santé, sur les conditions sociales ainsi que sur la sécurité des personnes. On mentionne qu’il y a urgence d’agir, mais on ne cesse pas de démanteler. Où est l’erreur ? Nous percevons le statu quo de la Ville dans ce dossier comme rien d’autre qu’une décision politique et non une décision du comité. Pour être cohérente, la ville se doit de mettre en place un moratoire sur les démantèlements, tel que le demandent le milieu ainsi que plus de 4750 personnes dans cette déclaration. Ce moratoire est une action concrète, qui peut être immédiate, et qui ne demande l’aval d’aucun autre palier de gouvernement que la ville.

Autre élément manquant, celui-ci en lien avec le processus ayant mené au rapport : l’absence de l’expertise des personnes premières concernées. Celles habitant l’espace public, subissant démantèlement après démantèlement et qui ne demandent qu’à avoir accès à des solutions qui répondent à leurs besoins à moyen-long terme – comme un logement – mais qui, faute d’alternatives, se débrouillent comme elles peuvent avec ce qu’elles ont. 

De manière générale, les alternatives aux campements proposées dans le rapport par le comité sont effectivement intéressantes. Celles-ci pourraient se résumer en un énoncé : mettre en place des solutions d’hébergement et de logement suffisantes, adaptées et accessibles pour les personnes en situation d’itinérance tout en offrant des interventions socio sanitaires en phase avec les besoins de celles-ci. Le milieu communautaire est, depuis des années, au courant des actions à mettre en place et les revendique haut et fort à chaque occasion. Reste que nous devons avoir les moyens de nos ambitions et nous espérons que ce travail servira à tout le moins de levier pour concrétiser des réponses pérennes afin d’offrir des possibilités aux personnes non domiciliées.