MONTRÉAL, le 18 juin 2025 – Le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM) s’inquiète du retour de l’obligation de circuler dans les stations de métro annoncée par la STM. L’application de cette mesure a pour objectif de renforcer le sentiment de sécurité des usagers du métro et des employés de la STM, mais « elle contribue également à renforcer la crise des vulnérabilités actuelles » selon Annie Savage, porte-parole et directrice du RAPSIM. Cette mesure s’inscrit dans un contexte où le nombre de surdoses causées par des substances contaminées est alarmant, où les ressources actuelles débordent et où la disponibilité des logements accessibles et réellement abordables se fait rare.
Des gains à court terme, des risques à long terme
Lors de la précédente application du règlement en avril 2025, les usagers du métro ont constaté une amélioration de leur sentiment de sécurité. Cependant, le RAPSIM tient à rappeler que si la sécurité perçue des usagers s’est améliorée, celle des personnes en situation d’itinérance a été compromise. « Plusieurs intervenants et travailleurs de rue ont signalé avoir perdu contact avec les personnes avec qui ils entretenaient un lien de confiance », rappelle Annie Savage. À long terme, ces mesures effacent des efforts essentiels de prévention et de soutien portés par le milieu communautaire, contribuant à accroître les vulnérabilités et les besoins des personnes en situation d’itinérance.
Un impact accru pour les femmes
Les femmes, souvent plus nombreuses à vivre des situations d’itinérance cachée, sont doublement affectées par cette mesure. De jour comme de nuit, plusieurs d’entre elles occupent le métro afin de dissimuler leur situation et de rester dans des lieux fréquentés, ce qui contribue à leur sécurité. Ces espaces leur offrent une relative protection contre le harcèlement, l’intimidation, le vol et la violence de la rue, auxquels elles sont particulièrement exposées.
Une approche de référencement limitée par des ressources débordées
Malgré la volonté de la STM de référer les personnes vulnérables vers des ressources dédiées, le RAPSIM, tout comme l’ensemble des acteurs sur le terrain, constate depuis longtemps que celles-ci débordent et sont insuffisantes. Face au manque d’alternatives dignes et adaptées, force est d’admettre que les personnes seront encore une fois déplacées et non référées.
La RAPSIM invite à agir en soutien plutôt qu’en répression
La STM choisit de consacrer une part de plus en plus importante de son budget à la sécurité, la surveillance et le contrôle accru des populations marginalisées qui se trouvent à l’intérieur de ses infrastructures. Des approches alternatives et non répressives existent pourtant. À Philadelphie, une station de métro a été transformée en refuge pour les personnes en situation d’itinérance. Cet espace leur permet de se reposer, de prendre un café, de faire une lessive et de recevoir des soins essentiels, dans un environnement sécuritaire et respectueux. « Ce type d’approche contribue à sensibiliser le public et à créer des espaces inclusifs. Plutôt que de déplacer les personnes itinérantes à l’extérieur, on leur offre une réponse de proximité qui facilite leur rétablissement », souligne Annie Savage. Le RAPSIM invite l’ensemble des partenaires à s’inspirer de cette initiative et à mettre en place, en collaboration avec les personnes premières concernées et le milieu communautaire, des solutions audacieuses et humaines.
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Revue de presse
Communication officielle de la STM
Le flânage à nouveau interdit dans le métro
Le téléjournal avec Patrice Roy du 18 juin 2025 (À partir de 21:06)
Bulletin régional Grand Montréal du 18 juin (À partir de 4:06)