La lutte à la pauvreté au RAPSIM se fait à la fois à l’échelle régionale dans le cadre des travaux du «Plan d’action intersectoriel» et au niveau national. Le RAPSIM soutient les initiatives des groupes locaux, régionaux et nationaux de lutte à la pauvreté et porte des demandes globales auprès du gouvernement du Québec.
La lutte à la pauvreté est une tâche complexe qui requiert des actions concrètes et des solutions à long terme. L’élimination de la pauvreté est une de principales préoccupations du RAPSIM. À travers le Comité droit au revenu, nous revendiquons, avec d’autres organismes membres du RAPSIM et des allié·es, le droit à un revenu décent pour toutes et tous. Plus concrètement, le comité se centre sur deux axes: l’accès à un revenu décent pour toutes et tous et le droit à l’insertion socioprofessionnelle et à l’éducation.
Le comité droit au revenu rejoint plusieurs organismes et acteurs, actrices des institutions qui agissent quotidiennement avec les personnes en risque d’itinérance ou déjà en situation d’itinérance chronique et qui font face à plusieurs barrières bureaucratiques pour avoir accès à un revenu de base qui leur permettrait de répondre à leurs besoins essentiels: se loger, se nourrir et se vêtir. Le comité voit l’accès à un revenu de base comme un point de départ auquel toutes les personnes ont droit pour avoir des chances de se sortir de l’itinérance ou de l’éviter. Il travaille sur l’accès au chèque d’aide sociale pour les personnes itinérantes, sur la consolidation des services de soutien à la gestion du revenu ou encore sur le développement de programmes d’insertion sociale et professionnelle adaptés à leurs besoins et réalités.
L’accès universel au droit au revenu peut être particulièrement compliqué lorsqu’une personne se trouve dans un moment de transition, tel que la sortie d’un centre jeunesse à l’âge de 18 ans, du milieu carcéral après avoir purgé une peine ou encore à l’issue d’une période d’hospitalisation prolongée. Pour les personnes dans ces situations, l’accès rapide à un revenu stable est primordial pour pouvoir engager rapidement des démarches de stabilisation et éviter ainsi le passage à la rue.
Dans la lignée de la «politique nationale en itinérance», le RAPSIM défend à travers ce comité le droit à un revenu décent pour toutes et tous et appuie l’augmentation du montant de l’aide sociale pour l’ensemble des prestataires afin de couvrir leurs besoins de base. Ainsi, le comité travaille sur la documentation des barrières institutionnelles afin de les lever pour favoriser un meilleur accès au chèque d’aide sociale pour les personnes en situation d’itinérance ou à risque de l’être. Nous joignons nos efforts à celles et ceux qui luttent pour la même cause et soutenons toutes les actions et mobilisations d’organismes ou de collectifs qui vont dans la même direction.
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L’intégration socioprofessionnelle a pour but de permettre à quiconque d’acquérir les compétences requises pour faciliter son accès au marché du travail et s’y maintenir, ou, le cas échéant, de poursuivre ses études. Le droit à l’insertion socioprofessionnelle et à l’éducation est un volet de la «politique nationale de lutte à l’itinérance» qui se traduit dans des engagements ministériels et des mesures régionales (PAI). Comme le RAPSIM, nous défendons le maintien d’une diversité de programmes d’insertion afin de répondre à une diversité de besoins, particulièrement pour profiter aux personnes les plus éloignées du marché du travail.
Pour répondre aux besoins des personnes en situation ou à risque d’itinérance, il est nécessaire de développer et de soutenir des programmes d’insertion diversifiés et adaptés aux besoins de différentes populations: des programmes pour les jeunes, pour les personnes de 40 ans et plus, pour les femmes, des programmes pour les personnes qualifiées et d’autres pour celles qui sont très éloignées du marché de l’emploi. Les parcours menant à l’itinérance sont multiples et les besoins des personnes le sont tout autant. Surtout, il est essentiel de favoriser des approches incitatives et volontaires, et de reconnaitre que certaines personnes, en raison de leur parcours de vie, ne seront pas en mesure de s’insérer sur le marché du travail dit traditionnel.
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Un programme destiné aux personnes les plus éloignées du marché de l’emploi. Ce programme est offert par des organismes et permet aux personnes participantes d’effectuer des tâches en milieu communautaire en étant suivies par un·e intervenant·e de l’organisme. Depuis une dizaine d’années, différents changements ont été apportés au programme afin de le rapprocher d’un programme d’employabilité (avec des critères de participation plus exigeants). Suite à ces changements, de nombreux organismes ont éprouvé des difficultés à combler leurs places de PAAS-Action, puisque le programme s’éloignait des besoins de la population rejointe.
Le RAPSIM réclame que le PAAS-Action maintienne sa vocation originelle, soit celle de rejoindre les personnes les plus éloignées de l’emploi, de leur permettre de travailler dans un contexte adapté à leurs besoins, souple, et ce de façon temporaire ou permanente.
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Même si l’accès au logement n’est pas la seule condition pour prévenir et réduire les situations d’itinérance, il est absolument nécessaire. Le logement est un droit fondamental; il est donc impératif que chaque personne qui le souhaite ait accès à un logement adéquat et financièrement abordable, qui soit aussi un lieu sécuritaire et salubre.
Pour favoriser l’accès au logement, la permanence du RAPSIM, le comité logement, les membres et des personnes fréquentant les organismes participent activement à la lutte pour le logement social, celui-ci demeure, et de loin, la solution pour bon nombre de personnes. Le regroupement tente aussi d’obtenir que soient créés de nouveaux logements sociaux, tout en luttant pour la sauvegarde des maisons de chambres (notamment en les transformant en logements sociaux) et le respect des normes qui les régissent.
Le RAPSIM se bat aussi depuis de nombreuses années en vue de faire reconnaitre le soutien communautaire en logement social et d’obtenir son financement adéquat. Cette pratique, qui peut se concrétiser par de multiples interventions, vise à favoriser la stabilité résidentielle des personnes et à développer leur nouveau milieu de vie.
Pour connaître ce que développent les membres du RAPSIM actifs en logement et en hébergement, téléchargez le répertoire des ressources en hébergement communautaire et en logement social avec soutien communautaire.
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Le Comité Logement vise à maintenir nos membres mobilisé·es pour les enjeux de logement social et itinérance en partageant des analyses de la conjoncture politique et assure un suivi du plan d’action en matière de logement et itinérance pour pouvoir alimenter l’équipe de travail qui étudie les besoins et réalités vécues sur le terrain. Il recueille le constat de nos membres sur certains enjeux en particulier en tenant compte de la conjoncture et des dossiers en cours. Le comité se rencontre de 4 à 5 fois par année et permet à ses membres d’échanger et de partager des nouvelles de leurs projets de développement et de ceux en consolidation.
Le Comité est actuellement composé de 37 membres parmi lesquel·les se trouvent des maisons d’hébergement pour femmes, des groupes de ressources techniques, des hébergements pour jeunes. Il est également composé de ressources d’hébergement adressées aux personnes seules tandis que d’autres s’adressent aux familles. La composition et l’implication si diverse de nos membres nous permettent de nous rencontrer à une même table et de trouver nos intérêts en commun relativement à une même préoccupation, le logement et la lutte à l’itinérance. Le comité partage et échange des analyses sur la conjoncture politique aux trois niveaux gouvernementaux, soit le fédéral, le provincial et le municipal, et en discute. À chaque rencontre un thème est abordé plus particulièrement et des échanges riches en contenu et en points de vus complémentaires nourrissent la discussion.
Le comité travaille présentement sur deux dossiers importants: le soutien communautaire en logement social et la sauvegarde de maisons de chambres.
Les maisons de chambres sont fortement liées à l’enjeu d’itinérance. Pour plusieurs, elles sont le dernier logement avant la rue; tandis que pour d’autres, elles sont l’étape nécessaire, le tremplin pour sortir de la rue. Toutefois, les maisons de chambres situées dans les quartiers centraux ne cessent de disparaître au profit de condos et de l’industrie hôtelière, mettant toujours plus de monde à la rue. Le RAPSIM revendique donc un plan global d’intervention pour leur maintien sur le parc locatif privé, et pour la socialisation lorsque possible (transformation en logement social). Le RAPSIM et les membres du comité logement convergent dans l’idée de trouver une diversité de formules pour pouvoir sauvegarder et socialiser les maisons de chambres de permette à plus de personnes de trouver leur place dans des projets sociaux et communautaires.
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Le soutien communautaire est défini dans le «Cadre de référence sur le soutien communautaire de 2017» «comme l’ensemble d’actions qui peuvent aller de l’accueil à la référence, en passant par l’accompagnement auprès de services publics, la gestion des conflits entre locataires, l’intervention en situation de crise, l’intervention psychosociale, le support au comité de locataires et aux autres comités et l’organisation communautaire.»
Pour certaines personnes, le droit au logement, c’est plus qu’un toit sur la tête. Des groupes ont donc développé le soutien communautaire en logement social. Ce soutien permet de stabiliser les personnes et d’éviter les allers-retours à la rue ou dans les institutions. Les groupes demandent la reconnaissance de cette pratique et son financement adéquat.
Le RAPSIM reconnait la diversité de projets (public cible, conditions associées au bail ou contrat de séjour, approche d’intervention, durée de séjour) et le besoin de financer de manière récurrente et indexée le SCLS, dans une perspective de consolidation et de développement de nouvelles unités, incluant en logement transitoire.
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Le RAPSIM intervient régulièrement dans la sphère publique afin de faire connaitre les besoins en matière d’hébergement. Son action passe entre autres par le suivi constant de la fréquentation des services d’hébergement d’urgence et par ses interventions régulières pour soutenir le développement des ressources d’hébergement et leur consolidation. Le RAPSIM collabore avec les acteurs et actrices du milieu afin que soient développées des ressources additionnelles qui répondent à la diversité des besoins des personnes en situation d’itinérance ou à risque de le devenir.
Un étroit suivi est fait à propos du déploiement des mesures hivernales et des mesures estivales afin que ces mesures soient plus adaptées et répondent davantage aux besoins des personnes en situation d’itinérance.
Le RAPSIM met régulièrement à jour son Répertoire des ressources en hébergement communautaire et en logement social avec soutien communautaire.
La détérioration de la santé des personnes est à la fois une cause et une conséquence du passage à la rue. Ainsi, la santé est reconnue comme étant un déterminant majeur de l’itinérance. Malgré cela, il continue d’exister d’importantes barrières à l’accès aux soins de santé pour les personnes en situation d’itinérance: discriminations à l’accès, exclusion des services réguliers, inadaptation des services, continuité des soins difficiles dans des conditions d’itinérance et complexité des structures et du fonctionnement du réseau pour les personnes marginalisées, qui consomment des substances, qui ont des troubles de santé mentale et/ou qui sont désaffiliées socialement. Le RAPSIM a organisé un forum en janvier 2019: «En santé pour prévenir et réduire l’itinérance».
Globalement, le RAPSIM a contribué au processus allégé d’accès à la carte RAMQ pour les personnes en situation d’itinérance. Le RAPSIM contribue par son implication au sein du groupe de travail sur la santé et l’itinérance et suit le déploiement de la Stratégie d’accès. Le RAPSIM a continué d’alimenter cette démarche importante afin qu’elle atteigne ses objectifs. Sa posture est de revendiquer l’amélioration de l’accessibilité à l’ensemble des services du réseau de la santé et des services sociaux et vise à faire connaître et valoriser les services de santé communautaires pour les personnes non rejointes, notamment celles qui sont en marge du réseau traditionnel.
Centre de consommation contrôlée d’alcool
Le RAPSIM suit activement le développement de centres de consommation d’alcool contrôlée (wet shelter). Une ressource de ce type vise à être un endroit où la consommation d’alcool est permise et réglementée. Cette approche permet d’offrir un lieu sécuritaire de consommation, en plus de contribuer à améliorer les conditions de vie des personnes en situation d’itinérance et à les rapprocher des autres services qui leur sont offerts. Un centre de consommation d’alcool contrôlée permet notamment aux personnes en situation d’itinérance qui ne peuvent pas entrer dans les refuges en raison de leur consommation d’alcool d’avoir un lieu où aller pour le faire.
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Lorsqu’il est question d’itinérance, l’image d’un homme d’un certain âge qui dort sur un banc de parc vient souvent à l’esprit. Or, bien que ce portrait reflète le vécu d’un grand nombre de personnes qui sont aux prises avec une situation d’itinérance chronique, il ne peut à lui seul témoigner de la diversité des réalités qui constituent l’itinérance. Cette «lecture masculine de l’itinérance», pour reprendre les mots de la chercheuse en travail social Céline Bellot, occulte au premier plan les réalités vécues par les femmes, qui sont de plus en nombreuses à solliciter les services des organismes d’aide aux personnes itinérantes. À l’heure actuelle, les ressources d’hébergement pour femmes sont complètement saturées et doivent quotidiennement refuser l’entrée à des dizaines de femmes qui cognent à leur porte, faute de place et de financement adéquat.
Malgré cette situation dramatique, l’ampleur de l’itinérance chez les femmes continue d’être largement sous-estimée. En effet, de nombreuses femmes qui sont en situation d’itinérance demeurent invisibles aux yeux des autorités, car elles ne fréquentent pas la rue et certaines ressources. Elles s’écartent de ces endroits et ressources par souci de sécurité, alors qu’elles risquent de s’exposer à de graves violences en dormant dehors ou en étant identifiées comme itinérantes. Or, nombreuses sont celles qui n’ont d’autre choix que d’adopter des stratégies de survie qui pourraient les exposer à d’autres risques, comme en demeurant avec un·e partenaire violent·e, en échangeant des faveurs sexuelles contre un toit ou en passant d’un sofa à l’autre chez des connaissances. On dit de ces femmes qu’elles vivent de l’itinérance «cachée».
Nous ne pouvons homogénéiser le vécu et les expériences de la diversité de femmes qui vivent une situation d’itinérance. Toutefois, des études ont montré que le parcours de vie de la majorité d’entre elles est teinté par la violence. Plusieurs ont subi de la violence de la part d’un·e partenaire intime avant de se retrouver sans domicile fixe, après avoir été abusées physiquement, verbalement, sexuellement, économiquement et/ou psychologiquement. Pour certaines d’entre elles, le vécu de violence remonte à l’enfance, au sein du noyau familial. Il ne fait aucun doute que ces femmes sont victimes de telles brutalités d’abord et avant tout parce qu’elles sont femmes. Ainsi, la lutte aux violences faites aux femmes et l’atteinte de l’égalité entre les genres sont des points d’ancrage nécessaires si l’on souhaite réellement réduire et prévenir l’itinérance chez toutes les femmes.
Il importe aussi de souligner que certaines femmes en situation d’itinérance se retrouvent à l’intersection de multiples systèmes d’oppression qui complexifient et exacerbent les risques d’être exposées à la violence. C’est le cas, entre autres, des femmes autochtones en situation d’itinérance, qui sont 11 fois plus susceptibles d’être interpellées par les policiers ou policières à Montréal; des femmes issues de l’immigration, qui sont de plus en plus nombreuses à fréquenter les ressources d’aide aux personnes itinérantes; et des femmes trans, qui ont trop peu accès à des ressources sécuritaires et adaptées à leur réalité. Ainsi, la notion d’intersectionnalité est à prendre en considération afin de bien saisir les expériences vécues par toutes les femmes en situation d’itinérance et, de fait, les effets des différents programmes et services mis en place pour prévenir le phénomène et réduire son occurrence.
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Section en construction
Le profilage social, la judiciarisation des personnes en situation d’itinérance et la cohabitation sociale dans l’espace public sont des enjeux autour desquels se mobilise le RAPSIM depuis le tournant des années 2000. À l’époque, le RAPSIM et ses allié·es avaient déployé d’importantes actions pour s’opposer à une approche policière particulièrement répressive à l’endroit des personnes en situation d’itinérance. En conformité avec l’idéologie alors prédominante dans les grandes villes d’Amérique du Nord, la lutte rigide aux «incivilités» commises par les personnes marginalisées dans les espaces publics était justifiée comme étant un moyen nécessaire pour prévenir l’implantation d’une criminalité plus sérieuse.
Cette façon de faire, reconnue par de nombreuses et nombreux expert·es comme inefficace pour prévenir la criminalité et nuisible à la réinsertion sociale des personnes en situation d’itinérance, a depuis été revue par les autorités. L’administration municipale et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) adoptent depuis quelques années un discours prônant l’inclusion des personnes en situation d’itinérance et la cohabitation sociale harmonieuse. Cela est particulièrement vrai depuis la publication en 2009 d’un avis de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec (CDPDJQ), lequel statuait que les personnes itinérantes à Montréal faisaient l’objet d’un profilage social. Plus récemment, les conclusions d’une consultation publique sur la lutte au profilage racial et au profilage social, tenue par la Ville en 2017, sont venues réitérer la nécessité de mettre fin à ces pratiques toujours d’actualité.
Or, un important décalage entre le discours des autorités et les pratiques sur le terrain demeure. Des personnes en situation d’itinérance rapportent encore fréquemment aux intervenant.es des organismes qu’elles fréquentent avoir été victimes d’abus (physique ou verbal) de la part de policiers ou policières, ou avoir reçu des contraventions pour des comportements étroitement liés à la situation d’itinérance (par exemple, pour avoir dormi sur un banc de parc). Cela, malgré le fait que la Ville et le SPVM reconnaissent publiquement que le recours à la judiciarisation pour intervenir auprès des personnes en situation d’itinérance, l’une des méthodes les plus évidentes du contrôle disproportionné dont elles font l’objet, n’est pas une solution viable au problème de l’itinérance.
C’est pourquoi le RAPSIM, par l’entremise de son comité «Opération Droits Devant», poursuit ses efforts pour faire reconnaitre le droit de cité de toutes et tous, c’est-à-dire le droit d’occuper l’espace public ou d’habiter un quartier peu importe son statut ou sa situation. Ces efforts sont d’autant plus importants à l’heure où nous assistons à une fermeture accélérée de l’espace public aux populations marginalisées, provoquée par la multiplication des projets de revitalisation urbaine et de construction immobilière. De tels projets ont des répercussions importantes sur les personnes en situation d’itinérance qui sont parfois forcées de se déplacer vers des quartiers périphériques, s’éloignant ainsi des lieux et des ressources qu’elles avaient l’habitude de fréquenter.
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Comité Opération Droits Devant (ODD) du RAPSIM
Le RAPSIM est depuis 1974 partenaire des travaux menés par les gouvernements et la Ville pour se doter d’une politique, d’un plan d’actions et de stratégies en itinérance. Le RAPSIM était impliqué lors du Comité des sans-abri de la Ville de Montréal dans le cadre l’AILSA en 1987, jusqu’aux travaux en cours par différents paliers de gouvernements.
Cette implication dans ces travaux a permis de faire reconnaitre l’importance du sujet de l’itinérance, de sa diversité et de montrer l’ampleur du travail à accomplir pour la contrer. De pair avec cette action, le RAPSIM a continué de se mobiliser avec ses membres pour que des investissements suffisants soient consacrés aux actions pour contrer l’itinérance.
C’est le gouvernement du Québec qui a la principale responsabilité dans la lutte contre l’itinérance, puisque toutes les actions en découlant sont sous sa responsabilité. Cela a été reconnu par la «Commission parlementaire sur l’itinérance tenue en 2008-2009» et dans le «Plan d’action interministériel 2009-2015» qui l’a suivie.
C’est avec l’adoption en 2014 de la «Politique nationale de lutte à l’itinérance —Pour éviter la rue et en sortir», que cette responsabilité a été pleinement reconnue. Cette politique avait été demandée activement par le RAPSIM, le RSIQ, la Ville de Montréal et de nombreux acteurs, nombreuses actrices dont la CDPDJQ et le Barreau du Québec.
La politique adoptée par le gouvernement du Québec, avec sa vision de l’itinérance qui reconnait que celle-ci est un déni de droits et avec son approche globale des actions à entreprendre pour prévenir et réduire le phénomène, interpelle l’action de 13 ministères.
Un 2e Plan d’action interministériel, 2015-2020, a été adopté dans la foulée de l’adoption de la Politique, identifiant un bon nombre de mesures pertinentes à déployer. Plusieurs progrès ont été marqués dans l’accès aux services de santé et aux services sociaux ainsi que dans le développement de logements sociaux avec soutien communautaire et des mesures d’insertion.
La volonté politique d’assurer que les actions prescrites soient pleinement appliquées a manqué. Cette inaction est survenue dans un contexte marqué par des mesures d’austérité sélective affectant particulièrement les programmes sociaux. Dans ce contexte, les actions menées n’ont pas été suffisantes pour contrer l’accroissement de l’itinérance qui est vécue à Montréal et dans bien des régions du Québec. Cet échec n’est pas dû aux faiblesses de la Politique et du Plan d’action qui identifient bien les actions à mener pour prévenir l’itinérance, telles que la sortie des centres jeunesse et la perte de logement, mais plutôt au manque de moyens pour entreprendre ces actions.
Des travaux majeurs sont en cours en 2020 pour mener à l’adoption d’un nouveau Plan d’action interministériel. Celui-ci devra revoir et actualiser les actions prévues dans l’ancien plan. Ce plan devra surtout être piloté avec un leadership solide et soutenu par le gouvernement. Tous les ministères interpellés par la Politique en itinérance devront assumer leurs responsabilités afin de permettre la réalisation de l’objectif: «Éviter la rue et en sortir». La réalisation du nouveau plan demandera des investissements majeurs et récurrents.
Dans une perspective d’approche globale, le RAPSIM considère que l’itinérance constitue un déni de droits et qu’il est nécessaire d’agir simultanément sur plusieurs axes tant pour prévenir que pour réduire l’itinérance. Nous intervenons ainsi sur les facteurs sociaux incluant l’accès au logement, la lutte à la pauvreté, la défense du droit de cité et l’accès aux soins de santé exempt de stigmatisation et de discrimination. Tous ces facteurs peuvent jouer un rôle fondamental à la fois dans la prévention et dans la réduction de l’itinérance. S’ajoute à cela l’aspect humain et le rôle incontournable du lien de confiance avec les personnes en situation d’itinérance et à risque de l’être.
Le RAPSIM met donc de l’avant l’importance d’une diversité de réponses que commande la multitude des visages, des réalités et des besoins en itinérance. En ce sens, il soutient et fait la promotion des actions et activités diversifiées de ses membres. Plus concrètement, pour le RAPSIM, promouvoir l’approche globale implique plusieurs éléments. Premièrement, une prise en compte des facteurs sociaux qui affectent les conditions de vie, en particulier les inégalités sociales, de même que l’expérience subjective des personnes est nécessaire. Deuxièmement, une attention particulière doit être portée tant à l’expression affective de la personne que de la perception qu’elle a de sa condition d’existence. Troisièmement, une conception généraliste et holistique de l’intervention, invitant au développement de diverses formes de polyvalence et d’adaptabilité afin d’éviter la fragmentation s’impose. Quatrièmement, une participation qui soit libre, volontaire, et active des personnes plaçant au centre de l’intervention leur rythme et leurs volontés. Finalement, à l’échelle des groupes, l’approche globale implique une gestion et une orientation autonome.
Avec ses choix budgétaires et politiques, le gouvernement fédéral joue un rôle majeur dans ce qui peut contribuer à faire croitre l’itinérance ou la réduire. Par exemple, l’abandon du soutien au développement du logement social depuis 1994 a privé le Québec de 75 000 nouvelles unités. L’abolition du Régime d’assurance publique du Canada a pavé la voie aux provinces pour établir des prestations d’aide sociale ne couvrant plus les besoins essentiels, comme le Régime le prescrivait;
Depuis 1999, avec un programme qui se nomme à ce jour «Vers un chez-soi», le gouvernement fédéral soutient les actions des organismes communautaires œuvrant en lutte contre l’itinérance. Ce programme n’a pas remplacé les investissements structurels déterminants que le fédéral doit assumer, aussi, «Vers un chez-soi» n’a pu remplir son objectif de réduire l’itinérance;
Les investissements fédéraux dans la lutte contre l’itinérance ont cependant été utiles pour soutenir les interventions d’accueil, d’accompagnement, de soutien menées dans les ressources, ainsi que le travail accompli dans la rue. Les programmes fédéraux en itinérance ont aussi soutenu la réalisation de plus de 1500 logements sociaux pour personnes itinérantes depuis 20 ans à Montréal. Ils ont aussi contribué à améliorer les installations des organismes, tels que CACTUS et l’Itinéraire, leur permettant de s’installer au centre-ville;
Le RAPSIM et le RSIQ ont sans cesse travaillé pour demander la reconduction de ce programme fédéral, dont les investissements engagés pour de courtes périodes de 1 à 3 ans. En 2013, le gouvernement fédéral (avec le parti Conservateur au pouvoir ) annonçait un virage vers le Housing first, une approche ciblant les personnes en situation d’itinérance chronique et privilégiant une aide en logement privé;
Le RAPSIM et ses membres ont fortement combattu ce virage qui a entrainé des coupures dans différentes interventions menées auprès de différentes populations et permettant de réduire et prévenir l’itinérance. En 2016, le gouvernement a annoncé des fonds accrus pour la lutte, qui ont permis de rétablir une approche globale dans les actions entreprises;
Avec ses trois stratégies adoptées en 2017 et 2018 en logement, lutte à la pauvreté et en itinérance, le gouvernement libéral au pouvoir au fédéral sous le mandat de Justin Trudeau a reconnu et nommé l’importance de ses responsabilités en lien avec l’itinérance;
Les budgets qui ont été investis sont à ce jour insuffisants. Ainsi, en logement social, aucun financement dédié n’est annoncé et aucune garantie n’a été faite dans le sens du maintien des unités qui avaient été développées grâce au financement fédéral jusqu’en 1994;
Pour ce qui est des objectifs, toutes les stratégies fédérales visent à réduire l’itinérance chronique de 50%. Or, cet objectif ne pourra être atteint que si les actions nécessaires sont menées pour prévenir l’itinérance, notamment celles qui concernent la pauvreté et le logement et qui sont de compétences fédérales.
Dans une perspective d’approche globale, le RAPSIM considère que l’itinérance constitue un déni de droits et qu’il est nécessaire d’agir simultanément sur plusieurs axes tant pour prévenir que pour réduire l’itinérance. Nous intervenons ainsi sur les facteurs sociaux incluant l’accès au logement, la lutte à la pauvreté, la défense du droit de cité et l’accès aux soins de santé exempt de stigmatisation et de discrimination. Tous ces facteurs peuvent jouer un rôle fondamental à la fois dans la prévention et dans la réduction de l’itinérance. S’ajoute à cela l’aspect humain et le rôle incontournable du lien de confiance avec les personnes en situation d’itinérance et à risque de l’être.
Le RAPSIM met donc de l’avant l’importance d’une diversité de réponses que commande la multitude des visages, des réalités et des besoins en itinérance. En ce sens, il soutient et fait la promotion des actions et activités diversifiées de ses membres. Plus concrètement, pour le RAPSIM, promouvoir l’approche globale implique plusieurs éléments. Premièrement, une prise en compte des facteurs sociaux qui affectent les conditions de vie, en particulier les inégalités sociales, de même que l’expérience subjective des personnes est nécessaire. Deuxièmement, une attention particulière doit être portée tant à l’expression affective de la personne que de la perception qu’elle a de sa condition d’existence. Troisièmement, une conception généraliste et holistique de l’intervention, invitant au développement de diverses formes de polyvalence et d’adaptabilité afin d’éviter la fragmentation s’impose. Quatrièmement, une participation qui soit libre, volontaire, et active des personnes plaçant au centre de l’intervention leur rythme et leurs volontés. Finalement, à l’échelle des groupes, l’approche globale implique une gestion et une orientation autonome.
La Ville a aussi un rôle important à jouer en ce qui concerne la lutte contre l’itinérance, un rôle qui est même croissant avec les pouvoirs et parfois les moyens qui lui sont transférés;
Depuis l’administration de Jean Doré en 1986 et la mobilisation du milieu depuis cette date, mobilisation dont le RAPSIM a fortement pris part, les différentes administrations ont reconnu leur responsabilité en matière de lutte contre l’itinérance. Des actions sont identifiées dans les plans de ces administrations au niveau de la sauvegarde des maisons de chambres, du développement de logements sociaux et des actions de la police.
Dans une perspective d’approche globale, le RAPSIM considère que l’itinérance constitue un déni de droits et qu’il est nécessaire d’agir simultanément sur plusieurs axes tant pour prévenir que pour réduire l’itinérance. Nous intervenons ainsi sur les facteurs sociaux incluant l’accès au logement, la lutte à la pauvreté, la défense du droit de cité et l’accès aux soins de santé exempt de stigmatisation et de discrimination. Tous ces facteurs peuvent jouer un rôle fondamental à la fois dans la prévention et dans la réduction de l’itinérance. S’ajoute à cela l’aspect humain et le rôle incontournable du lien de confiance avec les personnes en situation d’itinérance et à risque de l’être.
Le RAPSIM met donc de l’avant l’importance d’une diversité de réponses que commande la multitude des visages, des réalités et des besoins en itinérance. En ce sens, il soutient et fait la promotion des actions et activités diversifiées de ses membres. Plus concrètement, pour le RAPSIM, promouvoir l’approche globale implique plusieurs éléments. Premièrement, une prise en compte des facteurs sociaux qui affectent les conditions de vie, en particulier les inégalités sociales, de même que l’expérience subjective des personnes est nécessaire. Deuxièmement, une attention particulière doit être portée tant à l’expression affective de la personne que de la perception qu’elle a de sa condition d’existence. Troisièmement, une conception généraliste et holistique de l’intervention, invitant au développement de diverses formes de polyvalence et d’adaptabilité afin d’éviter la fragmentation s’impose. Quatrièmement, une participation qui soit libre, volontaire, et active des personnes plaçant au centre de l’intervention leur rythme et leurs volontés. Finalement, à l’échelle des groupes, l’approche globale implique une gestion et une orientation autonome.