Le Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ), le Regroupement des Auberges du Coeur du Québec (RACQ), le Regroupement des cuisines collectives du Québec (RCCQ), le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM) et des organismes de défense des droits s’unissent pour dénoncer un 4e plan de lutte à la pauvreté qu’ils estiment décevant et insensible envers les personnes en situation de pauvreté.
Décevant, parce que ce plan ne prévoit pas de mesures structurantes afin de sortir un nombre grandissant de Québécois·es de la pauvreté, à l’heure où les crises sociales et économiques s’accumulent. En fait, il s’agit du seul plan à ne proposer aucun nouveau programme pour bonifier le revenu des personnes en situation de pauvreté. De plus, le plan fait fi des besoins de ces personnes en plus de passer à côté des revendications des nombreux organismes que la ministre a consultés. Enfin, le plan ne prévoit pratiquement aucun objectif clair, assurant de réduire efficacement la pauvreté au Québec.
Insensible, parce qu’avec son manque d’ambition, le plan condamne les personnes en situation de pauvreté à y rester. Tout d’abord, en ne prévoyant aucune nouvelle mesure pour aider à faire face à la crise du logement. Au contraire, le plan réfère plutôt aux actions des autres ministères, quoique celles-ci s’avèrent toujours insuffisantes afin d’assurer aux ménages plus vulnérables un toit sous lequel vivre. Ensuite, en misant sur le financement supplémentaire pour les organismes de soutien alimentaire, la ministre préfère la dépendance des personnes vulnérables plutôt que de renforcer l’autonomie alimentaire qu’ils souhaitent. Enfin, avec l’ajout du très maigre supplément de revenu de travail, le gouvernement persiste à ne pas prendre la pleine mesure de l’incapacité de certaines personnes à trouver et à garder un travail.
Pour toutes ces raisons et plusieurs autres, le 4e plan de lutte à la pauvreté n’obtient certainement pas la note de passage pour lutter efficacement contre la pauvreté. Les groupes invitent donc formellement la ministre à écouter les préoccupations du monde communautaire et à retourner au travail afin d’adresser de front le problème croissant de la pauvreté au Québec.