communiqué de presse

Éviction des locataires de la maison de chambres du 5901-5903 Monk: Le P.O.P.I.R et le RAPSIM appellent à une intervention urgente de la Ville de Montréal

Montréal, 6 mai 2022. –  Le P.O.P.I.R. – Comité Logement et le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM) dénoncent vivement la mise en vente et l’éviction des locataires de la maison de chambres située au 5901-5903 boulevard Monk, Montréal, H4E 3H5.

Celle-ci comptait une dizaine de chambreuses et chambreurs, mais face à la pression de leurs nouveaux propriétaires (une compagnie à numéro) leur envoyant un avis illégal d’éviction, plusieurs ont quitté leur logement. Il ne reste actuellement que 3 chambreurs dont 2 ont contesté l’avis avec l’aide du P.O.P.I.R. – Comité Logement. Pourtant, malgré leur contestation, les propriétaires les harcèlent pour qu’ils partent. Cette stratégie très utilisée par les propriétaires est d’autant plus problématique sachant que ceux-ci sont présentement en train de vendre l’immeuble et affirment dans leur annonce sur le site de courtage immobilier Sotheby’s que « le vendeur peut livrer l’immeuble complètement vacant ».

La réglementation en place ne permet visiblement pas de protéger les chambreuses et chambreurs et laisse champ libre aux propriétaires qui peuvent utiliser des techniques illégales d’éviction, augmenter drastiquement les prix des chambres ou revendre à large profit leur investissement sans peur de représailles. Malgré une législation qui semble vouloir les protéger, les maisons de chambres disparaissent à Montréal. Les arrondissements et la ville doivent être plus proactifs dans l’application de mesures punitives face aux mauvais propriétaires et doivent corriger les failles qui permettent de contourner la réglementation en place. L’administration municipale a la responsabilité d’assurer le maintien du parc locatif et son inaction a des répercussions graves sur les personnes les plus vulnérables.

Malheureusement il y a beaucoup d’histoires identiques qui se produisent en silence, des locataires perdent leur logement et des maisons de chambres disparaissent. Malgré le fait que plusieurs quartiers de Montréal se soient dotés de règlements municipaux comme celui du Sud-Ouest interdisant la conversion des maisons de chambres à moins de développer des logements sociaux, force est de constater qu’ils ne sont pas assez restrictifs :  les propriétaires parviennent encore à harceler leurs locataires pour les évincer en toute impunité! Comme dans plusieurs autres quartiers de Montréal, la réalité des locataires de Ville-Émard-Côte-Saint-Paul est extrêmement difficile, notamment pour les personnes à faibles revenus et les personnes immigrantes. Elles subissent régulièrement des abus de propriétaires (discriminations, harcèlement pour évincer, etc.) et des hausses de loyers excessives, et cela se traduit trop souvent par des évictions. Se faire évincer, ce n’est pas uniquement perdre son logement, c’est aussi perdre son milieu de vie, c’est-à-dire son entourage social et ses services communautaires et risquer de se retrouver en situation d’itinérance.

Les maisons de chambres représentent souvent un dernier rempart avant la rue. Elles sont de véritables milieux de vie pour des personnes qui n’ont pas d’autres options en logement, jouant un rôle essentiel pour prévenir et réduire l’itinérance. L’importance du maintien des maisons de chambres dans le parc locatif n’est plus à démontrer et la fermeture ou la reconversion illégale de lieux comme le 5901-5903 Monk a des impacts concrets sur la population la plus marginalisée et précaire du quartier.

Les manifestants étaient rassemblés devant une maison de chambres à Ville-Émard. Photo: Métro Média – Lila Maitre

À propos du P.O.P.I.R. comité logement

Le P.O.P.I.R. comité logement est un organisme communautaire consacré à la défense des locataires de Saint-Henri, Ville-Émard-Cote-Saint-Paul et la Petite Bourgogne.

À propos du RAPSIM

Le RAPSIM est le regroupement montréalais d’organismes communautaires en itinérance et en prévention de celle-ci. Il compte plus d’une centaine de membres partout à Montréal.